Ce soir, j'ai un examen.
Je suis des cours du soir ; je rentre quatre jours sur sept à presque 22h. Mais ils sont chouette, ces cours. Tout comme les autres élèves. Tout comme les profs. Mais qui dit cours, dit leçons, devoirs, et donc examens.
J'ai un examen ce soir.
J'ai pas beaucoup étudié, j'avoue. Il a fallu que mon Cuisto me travaille, pour que je m'y mette. Pas simple. La flemme, la peur. L'échec me poursuit, la solitude aussi. Malgré l'amour de mon chéri, son soutien indéfectible, je me suis sentie seule souvent, ces derniers temps.
Il faut dire que la solitude me poursuit, comme ces jours où, malgré la lumière du soleil, tout me semble gris. Froid. Épuisant.
Ce soir, donc, j'ai un examen. Oui, tu commences à le savoir, Poiscaille, je sais, c'est un effet de style - toi même tu sais
Je me suis préparé, m'habillant de renards pour me porter chance. Pull et chaussettes aux motifs de ce rusé animal, ça me fera penser à la réussite plutôt qu'à l'échec. Avec mes cours revus en vitesse, ma farde prête à craquer de papier, je bourre mon sac, je sors. Je me précipite dans l'ascenseur, je suis à la bourre, comme d'habitude. La fatigue, le stress, la tristesse m'assaillent.
Je me suis préparé, m'habillant de renards pour me porter chance. Pull et chaussettes aux motifs de ce rusé animal, ça me fera penser à la réussite plutôt qu'à l'échec. Avec mes cours revus en vitesse, ma farde prête à craquer de papier, je bourre mon sac, je sors. Je me précipite dans l'ascenseur, je suis à la bourre, comme d'habitude. La fatigue, le stress, la tristesse m'assaillent.
Et soudain, dans ma boîte aux lettres, je vois une enveloppe. Pas de timbre. Mon prénom écrit en énormes lettres. Je l'ai ouverte ; à l'intérieur, juste un petit mot, et trois savons.
Ce petit colis, je l'ai serré contre mon cœur. Fort.
J'avoue, j'ai commencé à pleurer sur le chemin du boulot. Un peu. Puis de plus en plus. J'étais en larmes dans le métro. Eh, quoi, pourquoi cacherais-je des larmes de tristesse et de joie mêlés ? Je me lâche, sans honte. J'ai reçu trois savons.
Je fais partie de plusieurs communautés sur Internet, dont certaines regroupent des tambouilleuses de toutes sortes. Et ces personnes ont décidé de se regrouper, pour s'offrir des surprises, partager leurs créations. Pour le plaisir, sans obligations. Et aujourd'hui, une de ces fées m'a offert trois savons.
Si je savais comment reproduire en mots ce que j'ai ressenti, ce serait plus simple. Mais tout sonne creux, comparé aux sentiments tumultueux que j'ai ressentis. Je n'étais plus seule. J'étais accompagnée d'amour, de don désintéressé. J'ai laissé sortir ma tristesse, me suis laissée remplir par l'allégresse.
Durant toute la journée, cette trouille de l'examen, cette gaieté ne m'ont pas quittée.
J'ai passé mon examen. Il s'est bien passé. Mais ce ne sont pas mes chaussettes emplies de renards qui m'ont porté chance.
Sur ma table, il y avait trois savons.
Merci.
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