Encore un billet qui m’aura demandé
beaucoup de réflexion. De temps. De peser le pour et le contre de sa
publication. Si vous le lisez, c’est que j’aurai tranché, et que
j’en assumerai les conséquences.
Pour les plus lecteurs assidus de ce
blog, vous aurez peut-être remarqué la concordance du titre avec un
autre billet, qui a été le commencement. Pour les autres, je vous invite à le lire. Depuis la parution de ce premier billet, j'ai eu
des retours de personnes connues et inconnues, racontant leur
histoire, commentant la mienne. Il y a eu beaucoup d'émotions, de
contacts fragiles, d'attentions touchantes. Mais surtout, j'ai
énormément réfléchi. Sur ce qui s'était passé, sur mes
réactions, sur mes besoins et mes envies.
Ce billet-ci est un billet spécial. Il
n’est pas destiné à mes lecteur-trices habituel-les. Il n’est pas dédié
aux personnes que j’aime, ni à personne de mon entourage. Non, ce
billet est destiné à mes harceleurs et leurs spectateurs.
EDIT 12/02/2019
Suite à l'affaire de la Ligue du Lol, par contre, je me rends compte que je vous ai protégé.e.s avec mon silence. Et ça suffit. Il est temps pour vous d'assumer votre passé de sombres merdes.
Ce billet est pour vous :
Yannick Pringels
Marie van Kessel
Claire Tihon
Woog Laetitia
Vincent Pasque
Collin Ermans
Sandra Rudenski
Claire Tihon
Woog Laetitia
Vincent Pasque
Collin Ermans
Sandra Rudenski
Anne-Sophie Bruyns
TAdzio Baudoux
et toustes les autres, que je ne retrouve pas actuellement sur le net (même si Facebook c'est magique pour vous retrouver) ou dont je suis pas assez sûr de moi pour les afficher.
On se croisera peut-être sur Bruxelles, hein, les petits potes ?
Si tu te reconnais, n'hésite pas à faire passer le message à ton voisin, que j'ajoute des noms à ma liste.
TAdzio Baudoux
et toustes les autres, que je ne retrouve pas actuellement sur le net (même si Facebook c'est magique pour vous retrouver) ou dont je suis pas assez sûr de moi pour les afficher.
On se croisera peut-être sur Bruxelles, hein, les petits potes ?
Si tu te reconnais, n'hésite pas à faire passer le message à ton voisin, que j'ajoute des noms à ma liste.
Fini l'anonymat, bande de raclures.
Par contre, je dois des excuses à Tatiana Didion, qui n'a rien à voir avec toute cette histoire et que j'ai affichée par erreur.
Par contre, je dois des excuses à Tatiana Didion, qui n'a rien à voir avec toute cette histoire et que j'ai affichée par erreur.
Tout à commencé il y a quelques
années, lorsque je suis tombée sur l’un d’entre vous via mail.
Un de mes principaux tortionnaires. Il a eu le bon goût de s’excuser
auprès de moi. Si tu me lis, pour cela, merci à toi.
J’ai eu
plusieurs réactions et émotions différentes à la suite de cet
événement. Le soulagement, la colère, la tristesse,
l'insatisfaction… Cela, et mon premier billet, m’a permis de me
rendre compte que ce ne sont pas des excuses que je veux. Ni me poser
en victime. Ce que je veux de vous est plus simple, et plus complexe
en même temps.
Cela fait des années que ce pan de mon
histoire est terminé, et pourtant ça ne me lâche pas. Les
conséquences de vos agissements (ou manquements) influent mon vécu,
encore actuellement. Et j’estime qu’il n’est pas normal que,
non seulement j’ai été votre victime dans le passé, mais qu’en
plus je doive assumer encore maintenant les conséquences de votre comportement.
Ce que vous avez fait est un crime.
Pourtant, c’est MOI qui paie les dommages et intérêts. C'est moi
qui dois payer mon psy, mes médicaments contre l’angoisse, et tant
d’autres choses encore. Vous n’êtes plus là, et pourtant c’est
encore moi qui dois assumer vos saletés. C’est à MOI qu’on dit
de passer au-dessus, que ça ne sert à rien de ressasser. Vous, vous
avez fait votre vie. Beaucoup d’entre vous ont un.e compagnon.ne, des
enfants, une vie de famille. Alors que moi j'ai perdu 20 ans de ma vie à me reconstruire, vous êtes passés à autre chose. Et je
ne veux pas vous le permettre. Je veux que vous vous rendiez compte
VRAIMENT des conséquences de ce que VOUS m’avez infligé, que vous
compreniez ce que vous avez fait.
A cause de vous, je n’avais pas
confiance en moi depuis la fin de l’école primaire, et ça a
empiré.
A cause de vous, j’ai appris la
colère, la haine, la tristesse, les moqueries, la rumeur et les
mensonges, la méchanceté gratuite.
A cause de vous, j’ai dû apprendre
seule la gentillesse, la générosité, l’entraide, l'humour et l'amour.
A cause de vous, en secondaire je n’ai
eu des amis (c’est-à-dire des camarades de classe que j’ai vus
en dehors de celle-ci) que passé 18 ans.
A cause de vous, je n’ai pas fait
d’études supérieures, tant à cause de mes carences d’estime
personnelle que de mon sentiment de malaise dans un bâtiment
scolaire. Le summum étant la rencontre avec Wanda Balcers durant mon année d’études d’histoire à l’unif.
A cause de vous, ma vie de jeune adulte
n’a été qu’une dérive, une lente autodestruction.
A cause de vous,
à cette époque, pas une semaine ne passait sans que je m’imagine
sauter sur les rails quand j’attendais le métro. Ces pensées
depuis sont devenues fugaces, mais elles reviennent encore.
A cause de vous, lorsque je croise en
rue une ou des personnes qui rient ou sourient, je pense
immédiatement qu’elles se moquent de moi.
A cause de vous, je suis incapable de
supporter deux personnes qui se disputent, ou un climat tendu de
manière générale.
A cause de vous, je suis une stressée
notoire.
A cause de vous, je n'ai jamais été
capable de décrocher un emploi avec des responsabilités, car je
m'en croyais incapable.
A cause de vous, j'ai des difficultés
à m'exprimer, que ce soit dans le quotidien ou au boulot.
A cause de vous, je me sens tellement
mal à l’aise en public que j'ai diverses réactions physiques
incontrôlées et plutôt dérangeantes – insérer ici toutes vos
blagues du plus mauvais goût.
A cause de vous, je suis incapable de
gérer une situation de conflit. Et lorsque je me force à le faire,
mon angoisse devient physique, au point de ne plus pouvoir respirer.
Même s'il s'agit de broutilles sans conséquences.
A cause de vous, où que je sois et quoi que je fasse, je regarde par-dessus mon épaule pour m’assurer
que personne n’est potentiellement oublié, ou mal d'une quelconque
manière. Je suis en état de vigilance constante.
A cause de vous, en rue je hais les
gens, parce que potentiellement, jusqu’à preuve du contraire, ils
sont comme vous.
A cause de vous,
j’ai tellement peur du regard des autres que ça empoisonne mon
quotidien.
A cause de vous,
je doute quand mon mari me dit qu’il m’aime.
A cause de vous,
je doute de moi lorsque je dois argumenter dans une
discussion. Je doute de tout, en fait, mais surtout de ce que je
pense, fais, dis, réalise.
A cause de vous, j’oublie mon
quotidien, parce que mon cerveau a choisi d’oublier pour pouvoir
survivre. Vous pouvez dire s’il a plu en juin l’année passée ?
Moi pas. Vous vous rappelez de votre 3è année de secondaire ?
Trou noir pour ma part - à part des souvenirs de maltraitance, of course. Ais-je fait une animation spécifique il y a
7 jours dans le cadre de mon boulot ? Je suis incapable de le
dire avec certitude.
A cause de vous, étant donné que
j'oublie tout, je ne suis sûre de pas grand chose. Je laisse
toujours l'avantage à l'autre dans mes relations, souvent à mon
détriment, vu que je sais que je ne suis pas fiable.
A cause de vous, je n’ai pas envie
d’avoir des gosses, parce que je me sens incapable d'être une
bonne mère. Parce que j'ai peur qu’ils deviennent comme vous. Ou
comme moi…
A cause de vous, je suis passée à
côté de ma propre vie, tout simplement.
Et vous ?
Il y a
plusieurs années, j’ai croisé Claire Tihon à Buyl. Je
me rappelle encore de son regard méprisant, imbu de lui-même et
avide de me sous-évaluer une fois encore, de son sourire moqueur, de
son ricanement mesquin. A-t-elle changé depuis ? Avez-vous
changé ? J’en sais rien. Je m’en tape, en fait. Vie de
merde ou personne méprisable, à côté de telles bassesses humaines
mon cas me paraît plus enviable. C’est d’ailleurs la seule chose
dont je sois sûre : plutôt crever que de vous ressembler.
Bizarrement, la plupart d’entre vous
sont encore potes sur Facebook. Ça a facilité mes recherches pour
vous retomber dessus. Enfin, quelques un.e.s d'entre vous.
Cette fois, c’est moi qui vous tombe sur le râble, pour déstabiliser votre vie (ou pas, oui, je sais. Ça vous regarde). J’ignore tout de celle-ci, malgré la visibilité de certains de vos profils, murs et photos. Du coup, j’imagine des trucs. Comme par exemple, ce que vous allez penser, dire et faire lorsque votre enfant vous dira qu’il n’aime pas l’école, qu’il n’aime pas sa classe, qu’on l’embête. Vous imaginer tempêter contre d’autres gamins harceleurs, voilà qui ne manque pas de sel.
Cette fois, c’est moi qui vous tombe sur le râble, pour déstabiliser votre vie (ou pas, oui, je sais. Ça vous regarde). J’ignore tout de celle-ci, malgré la visibilité de certains de vos profils, murs et photos. Du coup, j’imagine des trucs. Comme par exemple, ce que vous allez penser, dire et faire lorsque votre enfant vous dira qu’il n’aime pas l’école, qu’il n’aime pas sa classe, qu’on l’embête. Vous imaginer tempêter contre d’autres gamins harceleurs, voilà qui ne manque pas de sel.
Et pourtant, malgré tout, et malgré ce que j’ai pu écrire plus
avant, je ne souhaite cette réalité à personne. Eh ouais, même à
vous. Bon, j'avoue, c’est pas l’envie qui m’en manque, mais mon
désir de ne vous ressembler en rien me pousse à être généreuse.
Je n’ai jamais su pourquoi vous m’avez traitée comme vous l'avez fait, et je ne veux pas en connaître la raison. Après tout, c’est vrai, on est toujours le con d’un autre. Vous auriez pu être dans un contexte familial dur, avoir une blessure secrète, n’importe. Le problème, c’est que ça n’excuse rien. Des gens qui ont une vie de merde, que ce soit à l’école ou à la maison, il y en a beaucoup, et ils ne deviennent pas des monstres pour autant.
Je n’ai jamais su pourquoi vous m’avez traitée comme vous l'avez fait, et je ne veux pas en connaître la raison. Après tout, c’est vrai, on est toujours le con d’un autre. Vous auriez pu être dans un contexte familial dur, avoir une blessure secrète, n’importe. Le problème, c’est que ça n’excuse rien. Des gens qui ont une vie de merde, que ce soit à l’école ou à la maison, il y en a beaucoup, et ils ne deviennent pas des monstres pour autant.
Enfin, quelle que soit votre raison, oseriez-vous vous regarder dans
le miroir en vous la répétant ? Pourriez-vous vous dire que,
oui, vous aviez une bonne raison de me traiter comme un sac de
merde ? Pour me donner envie de mourir ? Pour avoir failli
y réussir ? Mieux, oseriez-vous me le dire, en live, les yeux
dans les yeux ? Si oui, envoyez-moi un message pour qu’on se
donne rendez-vous. Sérieux, j’ai vraiment hâte de voir ça.
Sarah D.
Ouah, ça fout une claque ce billet... Et je l'avais dit sur le précédent article, je comprends bien, trop bien...
RépondreSupprimer*caliiiin*
Je te suis sur le chemin de la psy, je viens de commencer et c'est pas facile... Mon chéri veut souvent brûler ceux qui m'ont fait, ou souhaite leur mort, mais même si je leur en veux, ce n'est pas des choses à penser. C'est un coup à se prendre un retour de karma (déjà bien pourri...)
En tout cas je te fais d'énormes bisous d'une fille à vif qui a une petite idée de ce qu'est <3
Courage, ma belle :-)
SupprimerEt plein de bisous à toi aussi !!!
J'espère que le temps a passé et que l'approche de ces évènements dans ta vie est plus sereine.
Gros câlins !!!
Idem grosse claque, frissons et poils qui se dressent...
RépondreSupprimerEt vivement notre GROS CÂLIN ma si belle Sarah ! Je t'aime ! <3
OUIIII, un VRAI câlin !! J'ai hâte d'être en juillet, si tu savais !! ^^
SupprimerMoi aussi je t'aime, mon namoureuse ! :-)